La gestion soft et implacable du temps aux États-Unis
Manuelle Charbonneau, Ph.D. Los Angeles, 10h58 un matin. « Great, that was very interesting » me dit mon interlocuteur en se levant de son bureau. En code Américain, cela veut dire que notre réunion est finie et que j’ai deux minutes pour le remercier et conclure. Il a probablement une autre réunion à 11h, et j’aurais du commencer à résumer et à parler de nos « next steps » autour de 10h50. Ce scenario est typique d’une interaction de business entre Français et Américains. Les Français ont une notion beaucoup plus flexible du temps. Sous des apparences souvent très cool et amicales, les Américains ont une main de fer sur le temps. Vous joignez la conférence call à 10h04 au lieu de 10h ? Vous êtes en retard. Et même si personne ne vous le dira, ce retard sera interprété d’une manière négative aux États-Unis : manque de respect pour les participants, manque de professionnalisme, manque d’organisation. Vous avez une présentation ou un pitch the 20 minutes ? Si vous dépassez de 2 minutes, on pensera « n’a pas pris suffisamment le temps de pratiquer ». Si vous êtes à une soirée de networking et que vous souhaitez avoir une discussion approfondie avec un participant avec qui vous avez déjà échangé depuis 5 à 10 minutes, il est temps de faire la transition : « Thank you so much, it was great meeting you, would it be okay if I called you to schedule a time to get together ? » Pourquoi cette cadence? Par respect du temps de l’autre, car cette personne a peut-être encore deux personnes à voir absolument dans les 20 minutes qui restent de cet évènement de networking qui finira, lui aussi, à l’heure. Le fait que tout le monde soit souvent très gentil ne veut pas dire qu’il n’ont pas quelque chose d’autre à faire dans 10 minutes ! La gestion du temps est une discipline invisible et implacable aux Etats-Unis. Prendre conscience de l’invisible est toujours le premier pas. |
AuteurManuelle Charbonneau, Ph.D. ArchivesCategories |